post

En hommage à Charles Perrault (1628-1703)

En ce jour anniversaire, comment rendre hommage à Charles Perrault ? En relisant mes différents articles, Charles Perrault m’est soudain apparu comme un formidable « passeur de culture ».

Ami lecteur, c’est cette flânerie que je t’invite à partager.

Charles Perrault, portrait de Philippe Lallemand, 1671.

Né le 12 janvier 1628 – voilà 390 ans cette année – et mort le 16 mai 1703, Charles Perrault reste connu pour ses Contes, publiés en 1697, dont il n’a pourtant jamais revendiqué la paternité. Le Petit PoucetLe Chat Botté et bien d’autres demeurent ancrés dans notre mémoire.

Le Petit Chaperon rouge et Cendrillon font aussi penser à l’ouvrage de Bruno Bettelheim, paru en 1976, Psychanalyse des contes de fées, qui montre comment les histoires fantastiques servent l’imagination des enfants.

« Je trouvais plus de sens profond dans les contes de fées qu’on me racontait dans mon enfance que dans les vérités enseignées par la vie » aurait dit Schiller.

 

A Travers Paris : de la Colonnade du Louvre à l’Institut de France.

Colonnade du Louvre

Colonnade du Louvre ©Lerat/Soracha

Le Louvre. – Au début des années 1660, Charles Perrault devient l’un des conseillers favoris de Colbert et  le secrétaire de la Petite Académie, ce conseil de quatre personnes « pour toutes les choses dépendantes des belles lettres ». Il suit les travaux décidés par Louis XIV pour agrandir le Louvre – cour carrée aujourd’hui – et pour ajouter une façade du côté de l’église Saint-Germain-l’Auxerrois. Le projet est difficile à concevoir car la façade de l’église n’est pas parallèle à celle du Louvre. Le roi fait venir à Paris le Bernin en 1665 pour présenter son projet. Le roi pose la première pierre de la façade le 17 octobre 1665. Le Bernin comblé d’honneurs et d’argent repart à Rome : « je lui portai [sic] moi-même et dans mes bras, pour lui faire plus d’honneur, 3000 louis d’or en trois sacs, avec un brevet de 12.000 liv. de pension par an et un de 1.200 liv. pour son fils » (Mémoires de ma vie).

Le projet est abandonné et finalement Claude Perrault, frère de Charles, remplace Le Vau dès 1668 sur l’intervention de Colbert. « Le dessein de Perrault, aussi Parisien, mérita la préférence, et a été exécuté avec un succès qui égale ce que les Grecs et les Romains ont fait élever de plus grand et de plus somptueux en édifice » (Charles Perrault). Ce qui fera dire à Boileau en 1676 : « Vous êtes, je l’avoue, ignorant médecin, mais non pas habile architecte ».

Institut de France ©Lerat/Soracha

L’Institut de France. – De l’autre côté de la Seine, s’élève le « magnifique bâtiment du Collège des Quatre-nations, qui forme une grande place en tour creuse, dans le fond de laquelle est le portail de l’église de ce Collège, couronné d’un dôme très agréable, et tout le monument enrichi des plus beaux ornements de l’architecture et de la sculpture » (Charles Perrault).

C’est aujourd’hui le siège de l’Institut de France qui regroupe les cinq Académies dont l’Académie française. Charles Perrault y est élu le 23 décembre 1671 au fauteuil n°23. Sur les suggestions de Colbert, Perrault demande que les réceptions à l’Académie se fassent désormais en public.

En passant par les jardins de Versailles …
Le bosquet du Labyrinthe. – « Leurs Majestez entrèrent dans un Labyrinthe de plusieurs allées, au milieu desquels estoiyent dressées 4 grandes Tables » (Gazette du 20 juin 1665). S’agit-il vraiment du bosquet du Labyrinthe ? Peut-être pas. Mais une chose est sûre : quelques années plus tard, le bosquet du Labyrinthe est l’un des plus fabuleux du petit Parc de Versailles avec son parcours complexe pour s’y perdre agréablement, ses fontaines dotées de groupes sculptés, animaux de plomb illustrant divers épisodes des fables antiques, et ses effets hydrauliques. 23 fontaines du Labyrinthe illustrent des fables publiées dans les six premiers livres des Fables choisies et mises en vers par La Fontaine en 1668 qui ne fut pas associé à cette création. Charles Perrault pourrait être le véritable concepteur du Labyrinthe et l’auteur des quatre dernières fables. Il publie en 1675 Le Labyrinthe de Versailles qui comprend une description du programme iconographique du bosquet et 40 gravures de Sébastien Leclerc, enluminées à la gouache par Jacques Bailly.

Et en surfant sur Gallica

Ecrits. – Le 27 janvier 1687, Le siècle de Louis le Grand est lu à l’Académie française ; c’est le début de la querelle des Anciens et des Modernes. Entre 1696 et 1700, Perrault écrit Les hommes illustres qui ont paru en France pendant ce siècle et je vous invite à lire ses portraits de La Fontaine et de Molière. Sans oublier bien sûr les contes : La Belle au bois dormant, publié dans le Mercure Galant en 1696 et les Contes du temps passé en 1697.

Ami lecteur, je dois te quitter maintenant.

Mes pas vont me porter vers la rue de l’Estrapade, près du Panthéon. Dans cette maison qu’il habitait avec son frère Claude, Charles Perrault est décédé le 16 mai 1703.

Entre réel et virtuel, ainsi se termine mon hommage à Charles Perrault.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *