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1er janvier 1677 : Phèdre de Jean Racine à l’hôtel de Bourgogne

La première représentation de Phèdre, écrite par Racine pour la Champsmeslé, tragédienne exceptionnelle et grand amour du poète, a été jouée le 1er janvier 1677 par les comédiens de l’hôtel de Bourgogne.

Sources. Racine s’est inspiré principalement de la pièce d’Euripide, L’Hippolyte couronné, dont le jeune héros Hippolyte fait l’objet d’une lutte entre les déesses Diane et Vénus, la première, déesse de la virginité, et la seconde, déesse de l’amour.  Racine a fait également des emprunts à l’Hippolyte de Sénèque qui accorde un rôle plus important au personnage de Phèdre.

L’oeuvre de Racine. Croyant Thésée son époux mort, Phèdre avoue sa passion à Hippolyte, le fils de Thésée, pour qui elle se consume d’amour. Mais Hippolyte aime Aricie, la fille d’un clan ennemi. Coup de théâtre :  Thésée revient.  Phèdre est éperdue de terreur et de honte tandis qu’Hippolyte parle de s’exiler. Accusé d’inceste par Oenone, la nourrice de Phèdre, Hippolyte se défend auprès de son père, sans trahir Phèdre.  Thésée demande alors à Neptune de punir son fils. Saisie de remord, Phèdre chasse sa nourrice en la maudissant. A l’annonce de la mort d’Hippolyte, Phèdre paraît devant Thésée : elle avoue sa passion, découvre le rôle de sa nourrice, puis succombe au poison qu’elle a pris.

L’héroïne du drame. Phèdre livre un combat entre sa conscience et sa passion ; sa jalousie conduit au crime et à la mort. Saisie de remord, frappée de malédiction, elle est terrifiée par ses actes : a-t-elle une chance de salut ? Phèdre est l’un des portraits de femmes les plus extraordinaires de Racine.

La cabale de Phèdre. Deux jours plus tard, le dimanche 3 janvier, une tragédie rivale, la Phèdre de Pradon, paraît sur la scène de l’Hôtel de Guénégaud. Cette cabale est formée, sous les auspices de la duchesse de Bouillon et de son frère, le duc de Nevers. Une guerre d’épigrammes s’engage entre les ennemis du poète et ses partisans. En réponse aux deux premiers sonnets, le duc de Nevers menace dans un troisième sonnet de faire bâtonner Racine et Boileau. Le fils du Grand Condé fait savoir aux deux poètes qu’il les prend sous sa protection. Un poète satirique obscur publie encore un sonnet. Le Grand Condé intervient auprès du duc de Nevers et l’assure « qu’il vengerait comme faites à lui-même les insultes qu’on s’aviserait de faire à deux hommes qu’il aimait », mettant ainsi fin à la querelle.

Dernière grande tragédie. Au lendemain de Phèdre, Racine renonce au théâtre. Il se sépare de la Champsmeslé et se marie avec Catherine de Romanet,  dont il eut sept enfants – deux garçons et cinq filles -. Il acquiert la charge anoblissante de Trésorier de France et devient historiographe du roi, avec Boileau.

Phèdre de Racine

Racine, Phèdre, Classiques illustrés Vaubourdolle, Librairie Hachette.

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