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Le 3 février 1468, Johannes Gensfleich zur Laden zum Gutenberg – dit Gutenberg -, inventeur de génie, est décédé à Mayence.

Anonymous_portrait_of_Johannes_Gutenberg_dated_1440,_Gutenberg_Museum

Né à Mayence vers 1400, Gutenberg  s’est installé en 1434 à Strasbourg où il a fait son apprentissage dans l’orfèvrerie. Il travaille les métaux – alliages, ciselures –  et la taille des pierres précieuses.
Gutenberg cherche à reproduire plus rapidement et en plus grand nombre les manuscrits médiévaux – appelés codex – réalisés par les moines copistes. Il crée des caractères mobiles en métal, formé d’un alliage de plomb, d’antimoine et d’étain, qui s’apparentent à l’écriture gothique utilisée par les moines.

Gutenberg invente la presse typographique et découvre l’encre grasse d’impression : la feuille à imprimer est posée sur les caractères mobiles, insérés dans un cadre métallique – appelé forme imprimante – , encrés manuellement. Compressée, la feuille se trouve imprimée. C’est le début de l’imprimerie en Occident.

Gutenberg imprime d’abord la Grammaire latine de Donat, les Lettres d’indulgence pour l’Eglise avant de passer à son oeuvre majeure : la Biblia latina. Cette oeuvre exceptionnelle est imprimée entre 1452 et 1455, sur parchemin – vélin – et sur papier, en format in-folio (2 volumes), composée sur deux colonnes de 42 lignes chacune. En trois ans, Gutenberg en imprime environ 180 exemplaires, prouesse technique pour l’époque, car aucun moine n’était capable de copier autant d’exemplaires dans le même laps de temps.

Un quart des exemplaires de la Bible de Gutenberg a été publié sur vélin et les trois quarts sur papier, les deux supports de l’écrit utilisés au XVe siècle. Le texte est d’abord imprimé en caractères noirs sur deux colonnes de 40 lignes chacune, très rapidement porté à 41 lignes, puis enfin à 42, par souci d’économie – d’où son appellation aujourd’hui de B 42 -. Des espaces  – appelés découverts en typographie – sont laissés vides pour y insérer des lettrines peintes par les moines ou autres enlumineurs. Des enluminures pouvaient également être ajoutées à la main sur certains feuillets pour faire de ces livres imprimés de vrais ouvrages d’art, comme l’étaient les codex. Chaque livre imprimé est ainsi personnalisé par son acheteur.

Les 48 exemplaires – dont 12 en velin – de la Bible de Gutenbert, aujourd’hui connus à travers le monde, sont donc uniques. La Bibliothèque Mazarine en possède un exemplaire papier complet. La Bibliothèque Nationale de France en possède deux : un exemplaire complet en vélin qui vient d’être numérisé, l’autre incomplet en papier, également numérisé.  Un exemplaire papier incomplet provenant de l’Abbaye de Saint-Bertin,  est conservé  à la bibliothèque municipale de Saint-Omer ; il est également numérisé.

La révolution Gutenberg a duré plus de cinq siècles. Une page se tourne ; la révolution numérique débute.

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