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Le Rat de ville et le Rat des champs

 

Autrefois le Rat de ville

Invita le Rat des champs,
D’une façon fort civile,
A des reliefs d’Ortolans.

Sur un Tapis de Turquie

Le couvert se trouva mis.
Je laisse à penser la vie
Que firent ces deux amis.

Le régal fut fort honnête,

Rien ne manquait au festin ;
Mais quelqu’un troubla la fête
Pendant qu’ils étaient en train.

A la porte de la salle

Ils entendirent du bruit :
Le Rat des ville détale ;
Son camarade le suit.

Le bruit cesse, on se retire :

Rats en campagne aussitôt ;
Et le citadin de dire :
Achevons tout notre rôt.

– C’est assez, dit le rustique ;

Demain vous viendrez chez moi :
Ce n’est pas que je me pique
De tous vos festins de Roi ;

Mais rien ne vient m’interrompre:

Je mange tout à loisir.
Adieu donc ; fi du plaisir
Que la crainte peut corrompre. »

Jean de La Fontaine Livre I, 9

Le rat de ville et le rat des champs. J-B Oudry Source gallica .bnf.fr/BnF

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