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Nous sommes allés voir le Tartuffe de Molière joué au Théâtre de la Porte-Saint-Martin jusqu’au 31 décembre 2017.


Les comédiens saluant à la fin de la représentation. © Le Rat /Soracha

La première.- Le Tartuffe, peut-être intitulé l’Hypocrite, est représenté pour la première fois devant Louis XIV à Versailles, le 12 mai 1664 pendant la fête des Plaisirs de l’île enchantée. La pièce jouée en trois actes par la troupe de Molière, protégée alors par Monsieur, frère du roi, connaît ce jour-là le succès auprès du roi et de la cour, chacun cherchant à deviner qui se cache derrière le personnage du héros.

L’affaire du Tartuffe.- Les dévots réunis dans la Compagnie du Saint-Sacrement de l’Autel, société secrète influente, constituée de membres issus de l’aristocratie et de la bourgeoisie parlementaire, se déchaînent et lancent une cabale contre Molière qu’ils jugent subversif et libertin. Le 1er août 1664, le curé de Saint-Barthélemy, Pierre Roullé, publie un panégyrique de Louis XIV intitulé : « Le roi glorieux au monde ou Louis XIV le plus glorieux de tous les rois du monde ». Il y prend à partie Molière qu’il traite de « démon vêtu de chair et habillé en homme ».

Louis XIV en interdit la représentation publique, mais accorde une gratification à l’auteur. La pièce n’est représentée qu’en privé ; ainsi le 25 septembre 1664 à Villers-Cotterêts chez Monsieur. Puis la pièce entière et achevée en 5 actes est représentée au château du Raincy devant le prince de Condé le 29 novembre 1664 et le 8 novembre 1665.  Entre-temps, le 14 août 1665, Louis XIV a pris la troupe sous sa protection – qui devient donc la troupe du Roi – et lui accorde 6000 livres de pension.

Le 5 août 1667, Molière risque une représentation publique du Tartuffe dans la salle du Palais-Royal en l’absence du roi. Il change le titre de la pièce pour l’imposteur et le principal personnage devient M. Panulphe. L’hypocrite change de tenue : il a désormais « un petit chapeau, de grands cheveux, un grand collet, une épée et des dentelles sur tout l’habit ». Le 6 août, M. de Lamoignon, président du Parlement de Paris, interdit toute nouvelle représentation de Tartuffe en estimant que la comédie n’a pas à censurer l’hypocrisie religieuse. Molière dépêche alors auprès du roi, occupé au siège de Lille, deux acteurs de sa troupe, La Thorillière et La Grande, porteurs d’un placet. « Monsieur nous protégea à son ordinaire et Sa Majesté nous fit dire qu’à son retour à Paris, elle ferait examiner la pièce de Tartuffe et que nous la jouerions » (registre de La Grange). Mais l’archevêque de Paris, Hardouin-Beaumont de Péréfixe, ayant publié une ordonnance frappant d’excommunication tout fidèle coupable de « lire ou entendre réciter le Tartuffe, soit publiquement, soit en particulier », le roi maintient l’interdiction.

Il faut attendre le 5 février 1669 pour que la permission de représenter Tartuffe en public sans interruption soit accordée. Ce jour-là, la pièce est jouée par la troupe du Roi et remporte un franc succès auprès du public.

Presque 350 ans plus tard.- Nous avons fort apprécié la pièce jouée actuellement au Théâtre de la Porte-Saint-Martin. Tout d’abord, il y a Michel Bouquet et Juliette Carré, inséparable couple de comédiens si émouvant. Bien sûr, c’est un peu étrange de voir Juliette Carré jouer Madame Pernelle, la mère d’Orgon, interprété par Michel Bouquet, plus âgé qu’elle ! Mais c’est toute la magie du théâtre, magnifiquement rendue par la mise en scène de Michel Fau et les costumes de Christian Lacroix.

Bat a beaucoup aimé la scène où Elmire, l’épouse d’Orgon, confond Tartuffe et prouve toute la duplicité du personnage.

Le Rat a trouvé que les comédiens étaient fantastiques et que leur jeu et les costumes restituaient entièrement l’atmosphère du XVIIe siècle.

Quant à moi, j’ai adoré la diction parfaite des comédiens qui nous permet d’apprécier les vers de Molière.

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