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Une exposition : Rétrospective “David Hockney” au Centre Pompidou

La rétrospective « David Hockney » est présentée au Centre Pompidou jusqu’au 23 octobre 2017

Portrait of an Artist (Pool with Two Figures), 1972 [Portait d’un artiste (Piscine avec deux personnages)] Acrylique sur toile, 213,5 x 305 cm © David Hockney. Photo : Art Gallery of New South Wales / Jenni Carter Lewis Collection

Bat, Pompona et moi avons été séduits par la rétrospective « David Hockney » au Centre Pompidou. En cette saison estivale, profitez de la fermeture tardive de Beaubourg (21heures pour les expositions) pour visiter l’exposition et admirer le coucher de soleil sur Paris.

L’exposition célèbre les quatre-vingts ans de l’artiste et offre un panorama très complet du parcours artistique de David Hockney jusqu’à ses œuvres les plus récentes.

Comme l’explique Marco Livingtone, « par-delà ses démonstrations de versatilité, ses expérimentations stylistiques, ses recherches techniques et visuelles, l’œuvre de David Hockney a manifesté la constance de son attachement à la figure humaine pendant plus de soixante ans » (extrait du Catalogue de l’exposition). Et c’est sans doute l’une des raisons qui rend ses tableaux si attachants, voire émouvants.  Bat et Pompona ont été tout à fait séduites.

Bat a particulièrement été sensible à la série A rake’s Progress réalisée au début des années 1960 qui font l’écho à la suite gravée entre 1733 et 1736 par William Hogarth retraçant les épisodes de La Carrière d’un libertin. Et elle a particulièrement aimé I’m in the Mood for love – le côté diablotin sans doute – qui illustre de manière très humoristique la découverte de son homosexualité par Hockney et le côté métropole corruptrice de New York.

Hockney refuse de se limiter à un style donné, ce qui a fini par séduire par Pompona. Ce qui n’était pas gagné car je l’avais interrompue dans sa lecture de Madeleine de Scudéry pour l’entraîner voir l’exposition et elle était plus que bougonne ! Mais la série des portraits a achevé de lui redonner sa bonne humeur habituelle et Pompona nous a même inventé au pied levé un conte devant le tableau M. and Mrs Clark and Percy, Percy étant un chat blanc assis de dos sur les genoux de son maître. Comme le dit Hockney, « la création artistique est un acte de partage ».

Pour ma part, j’ai été fasciné par toutes les recherches de Hockney sur l’image : d’abord son utilisation d’un appareil polaroïd – et notamment Walking in the zen garden at the Ryoanji Temple -, puis ses expérimentations initiées avec ses collages d’images et son incroyable installation Four Season ; enfin sa production d’images numériques.

« Dans sa peinture, David Hockney ne s’est jamais préoccupé d’atteindre la vraisemblance, la « vérité »
du « réalisme ». Les seules « vérités » auxquelles il aspire concernent le regard, notre façon de voir,
le monde et les moyens les plus adaptés à la représentation des espaces émotionnels produits par le regard ». (Andrew Wilson, extrait du Catalogue de l’exposition).

Et le résultat est extraordinaire !

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Une exposition : “Golem !” au mahJ

L’exposition “Golem! Avatars d’une légende d’argile” est présentée au musée d’art et d’histoire du Judaïsme jusqu’au 16 juillet 2017

niki de saint phalle

Niki de Saint Phalle Maquette pour Le Golem 1972 Plâtre, 64 × 114 × 118 cm Jerusalem, Israel Museum © 2017 Niki Charitable Art Foundation / Adagp, Paris

Le Rat, Pompona et moi avons beaucoup apprécié l’exposition “Golem! Avatars d’une légende d’argile”. Il vous reste huit jours pour la voir. Courez-y!

Le Golem est un être d’argile animé à l’aide de lettres sacrées. C’est l’un des mythes juifs les plus célèbres et l’une des figures majeures de la littérature fantastique. Être miraculeux et monstrueux à la fois, il oscille entre humanité et inhumanité, entre protection et menace.

Cette légende juive médiévale opère encore aujourd’hui dans un imaginaire mondialisé. L’exposition nous présente cette figure du golem dans les arts visuels à travers un parcours mêlant peinture, dessin, photographie, théâtre, littérature, bande dessinée et jeu vidéo.

Le Rat est resté scotché devant la vidéo de Jakob Gautel, Matière Première (1999) : deux mains, une boule d’argile qui se transforme petit à petit en être humain pour redevenir boule d’argile. Ou comment l’artiste donne vie à la matière inerte.

Dans le même espace, Pompona écoutait le Golem de Jorge Luis Borges, lu lui-même. Regarder la vidéo de Jakob Gautel en écoutant Borges est une expérience magique. Croyez-moi et allez la vivre.

Nivinski

Ignati Nivinski, Esquisse pour les costumes de la pièce Le Golem de H. Leivick, 1925 Crayon, aquarelle, tempera sur papier, 23 × 15 cm. Moscou, Archives nationales russes de littérature et d’art

Nous avons tous les trois beaucoup aimé la salle présentant les esquisses de costumes et de personnages réalisées par Ignati Nivinski (1881-1933) pour la pièce de H. Leivick le Golem. Poème dramatique en huit scènes : poissons, oiseaux, drôles de bonhommes, un univers imaginaire poétique très sympathique et inspirant.

Pour ma part, j’ai adoré l’exposition. Rien de tel que le fantastique pour sortir de son quotidien et vivre un moment fabuleux et extraordinaire.

Et poursuivez cette aventure en lisant le thriller de Jonathan Kellerman et de Jesse Kellerman, Le Golem d’Hollywood (titré également Que la bête s’éveille).

 

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Une expérience théâtrale : “La Fontaine en 10 leçons”

Nous avons beaucoup aimé “La Fontaine en 10 leçons” au Théâtre de l’île Saint-Louis Paul Rey

La Fontaine en dix lecons

Verre et rose. Décor du spectacle. ©Le Rat de Soracha

L’objectif de Jérôme Hauser est de divertir avec des textes classiques, de montrer que les thèmes abordés dans les Fables de La Fontaine qu’il a choisies sont toujours d’actualité.

Le pari est gagné. Mais il est vrai que Bat, Le Rat et moi apprécions beaucoup La Fontaine et que nous connaissons bien ses fables et sa vie.

Bat était enchantée d’entendre “Le lion amoureux”, dédiée à Françoise Marguerite de Sévigné, « la plus jolie fille de France » selon Bussy-Rabutin, courtisée sans succès par Louis XIV :

« Sévigné, de qui les attraits / Servent aux Grâces de modèle, / Et qui naquîtes toute belle,/ A votre indifférence près, /Pourriez-vous être favorable /Aux jeux innocents d’une Fable / Et voir, sans vous épouvanter, / Un lion qu’Amour sut dompter ?

Le Rat a adoré La fable “Le Corbeau et le Renard” créée en verlan par Fabrice Lucchini et reprise par Jérôme Hauser. Elle tombait à point après “Le Rat et l’éléphant” dont il trouvait le choix déplorable et qui l’avait rendu fort bougon. Pour ceux qui l’auraient oubliée, je vous rafraîchis la mémoire avec la chute :  “Il [Le Rat] en aurait dit davantage : / Mais le chat, sortant de sa cage, / lui fit voir en moins d’un instant/ Qu’un rat n’est pas un éléphant”.

Quant à moi, j’ai trouvé les liaisons entre les Fables fort bien faites et j’ai découvert un texte ” le mot” de Victor Hugo que je ne connaissais pas. Et oui ! Allez voir le spectacle et vous comprendrez pourquoi Victor Hugo.

 

 

 

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Une pièce de théâtre : Bajazet de Racine

La pièce Bajazet de Jean Racine est présentée en alternance au Théâtre du Vieux Colombier jusqu’au 7 mai 2017

Bajazet-de-Racine

Bat la Sorcière, Pompona la Chatte et moi sommes allés hier soir au Théâtre du Vieux Colombier assister à la représentation de Bajazet.

La première représentation a vraisemblablement eu lieu le 5 janvier 1672 à l’hôtel de Bourgogne. La Champmeslé jouait Atalide et non Roxane ; le succès fut éclatant. En 1698, ce fut la première « comédie sérieuse » vue à Versailles par la duchesse de Bourgogne.

Faisons court. Quand la pièce commence, voilà plusieurs mois que le Sultan Amurat est parti assiéger Babylone. Il a confié le pouvoir à sa favorite Roxane et a ordonné la mort de son frère Bajazet, enfermé depuis toujours au sérail. Le vizir Acomat complote pour prendre le pouvoir, Roxane aime Bajazet qui n’aime pas la sultane car il aime en secret Atalide, amour réciproque. Vous l’avez compris : la tragédie est en place. Deux heures plus tard, tout ce petit monde est mort, sauf le vizir qui s’enfuit alors qu’Amurat est sur le retour.

« C’est comme un bal masqué. Le monde des Liaisons dangereuses. Ces gens-là ne sont occupés que d’eux-mêmes. Ils se font des plaies horribles, se disent des choses tendres, de tout près, avec élégance, en alexandrins. L’alexandrin ici n’est pas une gêne. Il est l’instrument même de la cruauté » (Antoine Vitez, Le théâtre des idées, Gallimard, extrait).

Je vous en livre un petit exemple de ce cher Acomat – joué par un Denis Podalydès excellent -: « Ne tardons plus, marchons ; et, s’il faut que je meure, / mourons ; moi, cher Osmin, comme un vizir ; et toi / comme le favori d’un homme tel que moi ».

Pour le reste, la scène est plongée dans un clair-obscur propice à l’assoupissement. Bajazet est l’une des pièces les moins jouées de Racine et je comprends pourquoi. Mais bien évidemment, Bat et Pompona ne partagent pas cette opinion. Bat est toujours sensible à ces héroïnes raciniennes, tantôt sujettes à une prompte vengeance si elles sont rejetées, tantôt désespérées de voir leur amant condamné et mis à mort par leurs rivales.

Quant à Pompona, elle adore ces histoires d’amour impossibles, ces déchirements inutiles qui la comblent de bonheur, le temps d’une représentation théâtrale. Et elle a apprécié le jeu de Clotilde de Bayser dans le rôle de Roxane.

Informations pratiques sur le site de la Comédie française.

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Une exposition : “Valentin de Boulogne” au Musée du Louvre

L’exposition “Valentin de Boulogne – réinventer Caravage” est présentée au Musée du Louvre jusqu’au 22 mai 2017

Valentin de Boulogne, David et Goliath, vers 1615-1616, Huile sur toile, 99×134 cm, Museo Thyssen-Bornemisza, Madrid © Museo Thyssen-Bornemisza, Madrid

Le Rat, Pompona et moi sommes allés voir les expositions “Valentin de Boulogne” et “Vermeer” au Musée du Louvre.

Valentin de Boulogne est né à Coulommiers en 1591 et mort à Rome en 1632, à l’âge de 41 ans. Il arrive à Rome dans les années 1610-1620 où il fait toute sa carrière. Plutôt que de s’inscrire à l’Académie de Saint Luc, il choisit un mode de vie assez similaire à celui de Caravage et s’associe à la confrérie des peintres du nord, les « Bentvueghels » (« oiseaux de bande »),  joyeux lurons fréquentant les tavernes. Le personnage a donc beaucoup plus au Rat qui l’a trouvé très sympathique. Cela vous étonne ?

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Une exposition : “Des Grands Moghols aux Maharajahs”

Joyaux de la collection Al Thani – Exposition présentée au Grand Palais jusqu’au 5 juin 2017

 

Affiche de l’exposition. © Rmn-Grand Palais, Paris, 2017.

Bat la Sorcière, Le Rat et moi sommes allés voir l’exposition « Des Grands Moghols aux Maharajahs. Joyaux de la collection Al Thani », présentée au Grand Palais.

Zahir ud-din Babur, descendant de Timur (Tamerlan) et de Gengis Khan, est un conquérant originaire d’Asie centrale. Vainqueur des sultans de la dynastie des Lodi en 1526, il s’installe en Inde où il fonde l’empire Moghol. La richesse du trésor s’accroit progressivement avec les empereurs moghols successifs et émerveille les visiteurs européens de passage : parures opulentes, multiples joyaux, qualité des pierres précieuses constituent un somptueux ensemble de gemmes précieux, patrimoine dynastique qui se transmet de père en fils.

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Un film : “La mort de Louis XIV” d’Albert Serra

Nous avions vu au cinéma en novembre dernier le film « La Mort de Louis XIV » d’Albert Serra. Extraordinaire ! Jean-Pierre Léaud nous donne à voir la « bonne mort » de Louis XIV. Le film vient de sortir en DVD et nous vous en recommandons l’achat.                          « D’emblée, je veux dire qu’il faut foncer voir ce film ventre à terre parce qu’il va devenir culte ! Il n’y a rien d’autre à dire. Ventre à terre » (J.-P. Léaud, Interview Paris-Match, du 5/11/2016).

Bat et Le Rat ont suggéré que je vous fasse une chronique historique, jugée plus utile pour suivre le film. Agréable lecture.

Rappel historique. – Le XVIIe siècle a mis en scène la mort : mourir devient un art. Les manuels de piété expliquent technique et méthode pour « apprendre à mourir ». Le mourant doit respecter trois obligations : mettre ses affaires en ordre par son testament, recevoir avec dévotion les derniers sacrements, résister aux dernières tentations. Plus que leurs sujets, les rois doivent être impérativement des exemples de « bonne mort » : la chronique de leur mort, rapportée et transmise à la postérité, doit rendre compte de l’héroïcité du comportement royal face à la mort. Trois vertus sont particulièrement mises en avant : la souffrance, la piété et le souci des devoirs de l’État.

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Une Exposition : “Nourrir au front”

L’exposition “Nourrir au Front” sera présentée du 25 avril au 2 mai 2017 à la Mairie du 5e arrondissement à Paris.

Nous avions vu et apprécié cette exposition passionnante, conçue et réalisée par Nicolas-Jean Bréhon, lorsqu’elle était présentée au Centre de Documentation de l’École Militaire en janvier.

En lisant les lettres des poilus, échangées avec leurs familles durant la première guerre mondiale, M. Bréhon a constaté l’importance de la nourriture durant les quatre années de guerre. Des difficultés du ravitaillement à l’alimentation du soldat, de l’abondance à la pénurie de nourriture, en passant par la joie de recevoir des colis et les repas de l’arrière, nous découvrons en images ce sujet essentiel.

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Une pièce de théâtre : Le Petit-Maître corrigé de Marivaux

Le Petit-Maître corrigé de Marivaux est présenté en alternance

à la Comédie-Française jusqu’au 24 avril 2017

Comédie-Française

Dans la salle de la Comédie-Française. © Soracha

Nous avons beaucoup aimé ! Courez-y !

Créé à la Comédie-Française en 1734, Le Petit Maître-Corrigé a été représenté les 6 et 7 novembre, puis retiré de l’affiche. Le 3 décembre 2016, 282 ans plus tard, les spectateurs ont assisté à la troisième représentation de la pièce !

Une pièce presque inédite. Quel paradoxe ! Marivaux est l’auteur du XVIIIe siècle le plus joué au théâtre.

La pièce présente une galerie variée de personnages féminins, de la mère  – souvent peu représentée  chez Marivaux – à la jeune promise en passant par l’ancienne amante et la servante. C’est évidemment ce qui a le plus plu à Bat, comme vous pouvez vous en douter.

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Les Avis du Trio – “Fêtes et divertissements à la Cour”

alexandre_et_thalestris_

Alexandre et Thalestris. Ou le Pompeux Carrousel des galantes amazones des quatre parties du monde Donné à Versailles dans la cour d’Honneur de la Grande Écurie, les 28 et 29 mai 1686 Attribué à Jean-Baptiste Martin l’Aîné 1686 ? Château de Versailles © RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Philipp Bernard

“Fêtes et divertissements à la Cour” – Château de Versailles.

Exposition présentée jusqu’au 26 mars 2017.

Pour qui est familier du Grand Siècle, l’exposition est extraordinaire.

Nous avons donc adoré les neuf salles qui retracent la vie de cour du XVIIe siècle, mais aussi du XVIIIe siècle (de Louis XIV à Marie-Antoinette),  autour des thèmes suivants :

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