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La Gazette de Soracha – n° spécial – Divertissements de 1674

Divertissements de Versailles donnés par Louis XIV du 4 juillet au 31 août 1674 à l’occasion de la conquête de la Franche-Comté.

Bosquet theatre deau

Bosquet du Théâtre d’eau – Domaine de Versailles. ©Le Rat/ Soracha

Après la fête des Plaisirs de l’île enchantée de 1664 et le Grand Divertissement de 1668, le divertissement de 1674 est le troisième et dernier des grands divertissements donnés par Louis XIV, extraordinaire par sa magnificence et son luxe.

4 juillet 1674 : pour la première journée, les invités du roi-soleil ont assisté à la représentation d’Alceste de Lully dans la cour de marbre avant de faire medianoche.


Au cours de la deuxième journée – 11 juillet 1674 -, les invités entendent et admirent L’Eglogue de Versailles de Quinault et Lully avant de prendre une collation dans un bosquet.

« Le 11, leurs Majestés accompagnées de Monseigneur le Dauphin, de Monsieur, de Madame, et de toute la Cour, prirent ici le divertissement de l’Eglogue en musique, dans les allées du Trianon : d’où elles retournèrent à la promenade au Parc, sur les dix heures du soir, puis se rendirent à la salle des Banquets, où la collation était préparée avec beaucoup de magnificence » (Gazette, n°83, 14 juillet 1674, p. 678).

Au cours de la troisième journée – 19 juillet 1674 – le roi donne une collation à la Ménagerie. Les invités traversent le Grand Canal en gondoles et assistent à une représentation du Malade imaginaire de Molière devant la grotte de Thétis.

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Une exposition : “Golem !” au mahJ

L’exposition “Golem! Avatars d’une légende d’argile” est présentée au musée d’art et d’histoire du Judaïsme jusqu’au 16 juillet 2017

niki de saint phalle

Niki de Saint Phalle Maquette pour Le Golem 1972 Plâtre, 64 × 114 × 118 cm Jerusalem, Israel Museum © 2017 Niki Charitable Art Foundation / Adagp, Paris

Le Rat, Pompona et moi avons beaucoup apprécié l’exposition “Golem! Avatars d’une légende d’argile”. Il vous reste huit jours pour la voir. Courez-y!

Le Golem est un être d’argile animé à l’aide de lettres sacrées. C’est l’un des mythes juifs les plus célèbres et l’une des figures majeures de la littérature fantastique. Être miraculeux et monstrueux à la fois, il oscille entre humanité et inhumanité, entre protection et menace.

Cette légende juive médiévale opère encore aujourd’hui dans un imaginaire mondialisé. L’exposition nous présente cette figure du golem dans les arts visuels à travers un parcours mêlant peinture, dessin, photographie, théâtre, littérature, bande dessinée et jeu vidéo.

Le Rat est resté scotché devant la vidéo de Jakob Gautel, Matière Première (1999) : deux mains, une boule d’argile qui se transforme petit à petit en être humain pour redevenir boule d’argile. Ou comment l’artiste donne vie à la matière inerte.

Dans le même espace, Pompona écoutait le Golem de Jorge Luis Borges, lu lui-même. Regarder la vidéo de Jakob Gautel en écoutant Borges est une expérience magique. Croyez-moi et allez la vivre.

Nivinski

Ignati Nivinski, Esquisse pour les costumes de la pièce Le Golem de H. Leivick, 1925 Crayon, aquarelle, tempera sur papier, 23 × 15 cm. Moscou, Archives nationales russes de littérature et d’art

Nous avons tous les trois beaucoup aimé la salle présentant les esquisses de costumes et de personnages réalisées par Ignati Nivinski (1881-1933) pour la pièce de H. Leivick le Golem. Poème dramatique en huit scènes : poissons, oiseaux, drôles de bonhommes, un univers imaginaire poétique très sympathique et inspirant.

Pour ma part, j’ai adoré l’exposition. Rien de tel que le fantastique pour sortir de son quotidien et vivre un moment fabuleux et extraordinaire.

Et poursuivez cette aventure en lisant le thriller de Jonathan Kellerman et de Jesse Kellerman, Le Golem d’Hollywood (titré également Que la bête s’éveille).

 

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“Premier mai” de Victor Hugo

“Premier mai” de Victor Hugo

Tout conjugue le verbe aimer. Voici les roses.
Je ne suis pas en train de parler d’autres choses.
Premier mai ! l’amour gai, triste, brûlant, jaloux,
Fait soupirer les bois, les nids, les fleurs, les loups ;
L’arbre où j’ai, l’autre automne, écrit une devise,
La redit pour son compte et croit qu’il l’improvise ;
Les vieux antres pensifs, dont rit le geai moqueur,
Clignent leurs gros sourcils et font la bouche en coeur ;
L’atmosphère, embaumée et tendre, semble pleine
Des déclarations qu’au Printemps fait la plaine,
Et que l’herbe amoureuse adresse au ciel charmant.
A chaque pas du jour dans le bleu firmament,
La campagne éperdue, et toujours plus éprise,
Prodigue les senteurs, et dans la tiède brise
Envoie au renouveau ses baisers odorants ;
Tous ses bouquets, azurs, carmins, pourpres, safrans,
Dont l’haleine s’envole en murmurant : « Je t’aime ! »
Sur le ravin, l’étang, le pré, le sillon même,
Font des taches partout de toutes les couleurs ;
Et, donnant les parfums, elle a gardé les fleurs ;
Comme si ses soupirs et ses tendres missives
Au mois de mai, qui rit dans les branches lascives,
Et tous les billets doux de son amour bavard,
Avaient laissé leur trace aux pages du buvard !
Les oiseaux dans les bois, molles voix étouffées,
Chantent des triolets et des rondeaux aux fées ;
Tout semble confier à l’ombre un doux secret ;
Tout aime, et tout l’avoue à voix basse ; on dirait
Qu’au nord, au sud brûlant, au couchant, à l’aurore,
La haie en fleur, le lierre et la source sonore,
Les monts, les champs, les lacs et les chênes mouvants,
Répètent un quatrain fait par les quatre vents.

Saint-Germain, 1er mai 1838.

Victor Hugo Les contemplations

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Une pièce de théâtre : Bajazet de Racine

La pièce Bajazet de Jean Racine est présentée en alternance au Théâtre du Vieux Colombier jusqu’au 7 mai 2017

Bajazet-de-Racine

Bat la Sorcière, Pompona la Chatte et moi sommes allés hier soir au Théâtre du Vieux Colombier assister à la représentation de Bajazet.

La première représentation a vraisemblablement eu lieu le 5 janvier 1672 à l’hôtel de Bourgogne. La Champmeslé jouait Atalide et non Roxane ; le succès fut éclatant. En 1698, ce fut la première « comédie sérieuse » vue à Versailles par la duchesse de Bourgogne.

Faisons court. Quand la pièce commence, voilà plusieurs mois que le Sultan Amurat est parti assiéger Babylone. Il a confié le pouvoir à sa favorite Roxane et a ordonné la mort de son frère Bajazet, enfermé depuis toujours au sérail. Le vizir Acomat complote pour prendre le pouvoir, Roxane aime Bajazet qui n’aime pas la sultane car il aime en secret Atalide, amour réciproque. Vous l’avez compris : la tragédie est en place. Deux heures plus tard, tout ce petit monde est mort, sauf le vizir qui s’enfuit alors qu’Amurat est sur le retour.

« C’est comme un bal masqué. Le monde des Liaisons dangereuses. Ces gens-là ne sont occupés que d’eux-mêmes. Ils se font des plaies horribles, se disent des choses tendres, de tout près, avec élégance, en alexandrins. L’alexandrin ici n’est pas une gêne. Il est l’instrument même de la cruauté » (Antoine Vitez, Le théâtre des idées, Gallimard, extrait).

Je vous en livre un petit exemple de ce cher Acomat – joué par un Denis Podalydès excellent -: « Ne tardons plus, marchons ; et, s’il faut que je meure, / mourons ; moi, cher Osmin, comme un vizir ; et toi / comme le favori d’un homme tel que moi ».

Pour le reste, la scène est plongée dans un clair-obscur propice à l’assoupissement. Bajazet est l’une des pièces les moins jouées de Racine et je comprends pourquoi. Mais bien évidemment, Bat et Pompona ne partagent pas cette opinion. Bat est toujours sensible à ces héroïnes raciniennes, tantôt sujettes à une prompte vengeance si elles sont rejetées, tantôt désespérées de voir leur amant condamné et mis à mort par leurs rivales.

Quant à Pompona, elle adore ces histoires d’amour impossibles, ces déchirements inutiles qui la comblent de bonheur, le temps d’une représentation théâtrale. Et elle a apprécié le jeu de Clotilde de Bayser dans le rôle de Roxane.

Informations pratiques sur le site de la Comédie française.

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Une exposition : “Valentin de Boulogne” au Musée du Louvre

L’exposition “Valentin de Boulogne – réinventer Caravage” est présentée au Musée du Louvre jusqu’au 22 mai 2017

Valentin de Boulogne, David et Goliath, vers 1615-1616, Huile sur toile, 99×134 cm, Museo Thyssen-Bornemisza, Madrid © Museo Thyssen-Bornemisza, Madrid

Le Rat, Pompona et moi sommes allés voir les expositions “Valentin de Boulogne” et “Vermeer” au Musée du Louvre.

Valentin de Boulogne est né à Coulommiers en 1591 et mort à Rome en 1632, à l’âge de 41 ans. Il arrive à Rome dans les années 1610-1620 où il fait toute sa carrière. Plutôt que de s’inscrire à l’Académie de Saint Luc, il choisit un mode de vie assez similaire à celui de Caravage et s’associe à la confrérie des peintres du nord, les « Bentvueghels » (« oiseaux de bande »),  joyeux lurons fréquentant les tavernes. Le personnage a donc beaucoup plus au Rat qui l’a trouvé très sympathique. Cela vous étonne ?

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“Avril” de Gérard de Nerval

“Avril” de Gérard de Nerval                      

Déjà les beaux jours, – la poussière,
Un ciel d’azur et de lumière,
Les murs enflammés, les longs soirs ; –
Et rien de vert : – à peine encore
Un reflet rougeâtre décore
Les grands arbres aux rameaux noirs !

Ce beau temps me pèse et m’ennuie.
– Ce n’est qu’après des jours de pluie
Que doit surgir, en un tableau,
Le printemps verdissant et rose,

Comme une nymphe fraîche éclose                                                                                                                                             Qui, souriante, sort de l’eau.

Gérard de Nerval Odelettes (1853).

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Une Exposition : “Nourrir au front”

L’exposition “Nourrir au Front” sera présentée du 25 avril au 2 mai 2017 à la Mairie du 5e arrondissement à Paris.

Nous avions vu et apprécié cette exposition passionnante, conçue et réalisée par Nicolas-Jean Bréhon, lorsqu’elle était présentée au Centre de Documentation de l’École Militaire en janvier.

En lisant les lettres des poilus, échangées avec leurs familles durant la première guerre mondiale, M. Bréhon a constaté l’importance de la nourriture durant les quatre années de guerre. Des difficultés du ravitaillement à l’alimentation du soldat, de l’abondance à la pénurie de nourriture, en passant par la joie de recevoir des colis et les repas de l’arrière, nous découvrons en images ce sujet essentiel.

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