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“Les Fables” de Jean de la Fontaine – n°72 – Le fermier, le Chien et le Renard

Le fermier, le Chien et le Renard

Le Loup et le Renard sont d’étranges voisins :

Je ne bâtirai point autour de leur demeure.
Ce dernier guettait à toute heure
Les poules d’un Fermier ; et quoique des plus fins,
Il n’avait pu donner d’atteinte à la volaille.
D’une part l’appétit, de l’autre le danger,
N’étaient pas au compère un embarras léger.
Hé quoi, dit-il, cette canaille,
Se moque impunément de moi ?

Je vais, je viens, je me travaille,

J’imagine cent tours ; le rustre, en paix chez-soi,
Vous fait argent de tout, convertit en monnaie,
Ses chapons, sa poulaille ; il en a même au croc :
Et moi maître passé, quand j’attrape un vieux coq,
Je suis au comble de la joie !
Pourquoi sire Jupin m’a-t-il donc appelé
Au métier de Renard ? Je jure les puissances
De l’Olympe et du Styx, il en sera parlé.

Roulant en son cœur ces vengeances,

Il choisit une nuit libérale en pavots :
Chacun était plongé dans un profond repos ;
Le Maître du logis, les valets, le chien même,
Poules, poulets, chapons, tout dormait. Le Fermier,
Laissant ouvert son poulailler,
Commit une sottise extrême.
Le voleur tourne tant qu’il entre au lieu guetté ;
Le dépeuple, remplit de meurtres la cité :

Les marques de sa cruauté,

Parurent avec l’Aube : on vit un étalage
De corps sanglants, et de carnage.
Peu s’en fallut que le Soleil
Ne rebroussât d’horreur vers le manoir liquide.
Tel, et d’un spectacle pareil,
Apollon irrité contre le fier Atride
Joncha son camp de morts : on vit presque détruit
L’ost des Grecs, et ce fut l’ouvrage d’une nuit.

Tel encore autour de sa tente

Ajax à l’âme impatiente,
De moutons, et de boucs fit un vaste débris,
Croyant tuer en eux son concurrent Ulysse,
Et les auteurs de l’injustice
Par qui l’autre emporta le prix.
Le Renard autre Ajax aux volailles funeste,
Emporte ce qu’il peut, laisse étendu le reste.
Le Maître ne trouva de recours qu’à crier
Contre ses gens, son chien, c’est l’ordinaire usage.

Ah maudit animal qui n’es bon qu’à noyer,

Que n’avertissais-tu dès l’abord du carnage ?
Que ne l’évitiez-vous ? c’eût été plus tôt fait.
Si vous Maître et Fermier à qui touche le fait,
Dormez sans avoir soin que la porte soit close,
Voulez-vous que moi chien qui n’ai rien à la chose,
Sans aucun intérêt je perde le repos ?
Ce Chien parlait très-à propos :

Son raisonnement pouvait être

Fort bon dans la bouche d’un Maître ;
Mais n’étant que d’un simple chien,
On trouva qu’il ne valait rien.
On vous sangla le pauvre drille.
Toi donc, qui que tu sois, ô père de famille,
(Et je ne t’ai jamais envié cet honneur,)
T’attendre aux yeux d’autrui, quand tu dors, c’est erreur.
Couche-toi le dernier, et vois fermer ta porte.
Que si quelque affaire t’importe,
Ne la fais point par procureur.

Jean de La Fontaine Livre XI, fable 3

Le fermier le chien et le renard. J-B Oudry Source gallica .bnf.fr/BnF

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“Les Fables” de Jean de la Fontaine – n°71 – Le Chien à qui on a coupé les oreilles

Le Chien à qui on a coupé les oreilles

« Qu’ai-je fait pour me voir ainsi

Mutilé par mon propre Maître ?
Le bel état où me voici !
Devant les autres chiens oserai-je paraître ?
Ô rois des animaux, ou plutôt leurs tyrans,
Qui vous ferait choses pareilles ? »
Ainsi criait Mouflar, jeune dogue ; et les gens
Peu touchés de ses cris douloureux et perçants,
Venaient de lui couper sans pitié les oreilles.

Mouflar y croyait perdre. Il vit avec le temps

Qu’il y gagnait beaucoup ; car étant de nature
À piller ses pareils, mainte mésaventure
L’aurait fait retourner chez lui
Avec cette partie en cent lieues altérée :
Chien hargneux a toujours l’oreille déchirée.
Le moins qu’on peut laisser de prise aux dents d’autrui,
C’est le mieux. Quand on n’a qu’un endroit à défendre,
On le munit, de peur d’esclandre.

Témoin maître Mouflar armé d’un gorgerin,

Du reste ayant d’oreille autant que sur ma main ;
Un loup n’eût su par où le prendre.

 

Jean de La Fontaine Livre X, fable 8

Le chien à qui on a coupé les deux oreilles. G. Doré Source gallica .bnf.fr/BnF

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“Les Fables” de Jean de la Fontaine – n°70 – Les deux Chiens et l’Âne mort

Les deux Chiens et l’Âne mort

Les vertus devraient être soeurs,
Ainsi que les vices sont frères.
Dès que l’un de ceux-ci s’empare de nos coeurs,
Tous viennent à la file ; il ne s’en manque guères :
J’entends de ceux qui, n’étant pas contraires,
Peuvent loger sous même toit.
À l’égard des vertus, rarement on les voit
Toutes en un sujet éminemment placées
Se tenir par la main sans être dispersées.

L’un est vaillant, mais prompt ; l’autre est prudent, mais froid.
Parmi les animaux, le Chien se pique d’être
Soigneux et fidèle à son maître ;
Mais il est sot, il est gourmand :
Témoin ces deux mâtins qui, dans l’éloignement,
Virent un Âne mort qui flottait sur les ondes.
Le vent de plus en plus l’éloignait de nos Chiens.

« Ami, dit l’un, tes yeux sont meilleurs que les miens :
Porte un peu tes regards sur ces plaines profondes ;
J’y crois voir quelque chose. Est-ce un boeuf, un cheval ?
– Eh ! qu’importe quel animal ?Dit l’un de ces mâtins ; voilà toujours curée.
Le point est de l’avoir ; car le trajet est grand ;
Et de plus il nous faut nager contre le vent.

Buvons toute cette eau ; notre gorge altérée
En viendra bien à bout : ce corps demeurera
Bientôt à sec, et ce sera
Provision pour la semaine. »
Voilà mes Chiens à boire ; ils perdirent l’haleine,
Et puis la vie ; ils firent tant
Qu’on les vit crever à l’instant.
L’homme est ainsi bâti : quand un sujet l’enflamme,
L’impossibilité disparaît à son âme.

Combien fait-il de voeux, combien perd-il de pas,
S’outrant pour acquérir des biens ou de la gloire !
Si j’arrondissais mes états !
Si je pouvais remplir mes coffres de ducats !
Si j’apprenais l’hébreu, les sciences, l’histoire !
Tout cela, c’est la mer à boire ;
Mais rien à l’homme ne suffit.
Pour fournir aux projets que forme un seul esprit,
Il faudrait quatre corps ; encore, loin d’y suffire,
À mi-chemin je crois que tous demeureraient :
Quatre Mathusalems bout à bout ne pourraient
Mettre à fin ce qu’un seul désire.

Jean de La Fontaine Livre VIII, fable 25

les deux chiens et l’âne mort. J-B Oudry Source gallica .bnf.fr/BnF

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“Les Fables” de Jean de la Fontaine – n°69 – L’éducation

L’éducation

Laridon et César, frères dont l’origine

Venait de chiens fameux, beaux, bien faits et hardis,
A deux maîtres divers échus au temps jadis,
Hantaient, l’un les forêts, et l’autre la cuisine.
Ils avaient eu d’abord chacun un autre nom ;
Mais la diverse nourriture
Fortifiant en l’un cette heureuse nature,
En l’autre l’altérant, un certain marmiton
Nomma celui-ci Laridon :

Son frère, ayant couru mainte haute aventure,

Mis maint Cerf aux abois, maint Sanglier abattu,
Fut le premier César que la gent chienne ait eu.
On eut soin d’empêcher qu’une indigne maîtresse
Ne fit en ses enfants dégénérer son sang :
Laridon négligé témoignait sa tendresse
A l’objet le premier passant.
Il peupla tout de son engeance :

Tournebroches par lui rendus communs en France

Y font un corps à part, gens fuyants les hasards,
Peuple antipode des Césars.
On ne suit pas toujours ses aïeux ni son père :
Le peu de soin, le temps, tout fait qu’on dégénère :
Faute de cultiver la nature et ses dons,
O combien de Césars deviendront Laridons !

Jean de La Fontaine Livre VIII, fable 24

L’éducation. J-B Oudry Source gallica .bnf.fr/BnF

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“Les Fables” de Jean de la Fontaine – n°68 – L’Âne et le Chien

L’Âne et le Chien

Il se faut entraider, c’est la loi de nature.

L’Âne un jour pourtant s’en moqua :
Et ne sais comme il y manqua ;
Car il est bonne créature.
Il allait par pays, accompagné du Chien,
Gravement, sans songer à rien ;
Tous deux suivis d’un commun maître.
Ce maître s’endormit. L’Âne se mit à paître :
Il était alors dans un pré
Dont l’herbe était fort à son gré.

Point de chardons pourtant ; il s’en passa pour l’heure :

Il ne faut pas toujours être si délicat ;
Et, faute de servir ce plat,
Rarement un festin demeure.
Notre baudet s’en sut enfin
Passer pour cette fois. Le Chien, mourant de faim
Lui dit : « Cher compagnon, baisse-toi, je te prie :
Je prendrai mon dîner dans le panier au pain. »
Point de réponse, mot ; le roussin d’Arcadie
Craignit qu’en perdant un moment,
Il ne perdît un coup de dent.

Il fit longtemps la sourde oreille :

Enfin il répondit : « Ami, je te conseille
D’attendre que ton maître ait fini son sommeil ;
Car il te donnera sans faute, à son réveil,
Ta portion accoutumée :
Il ne saurait tarder beaucoup. »
Sur ces entrefaites un Loup
Sort du bois, et s’en vient : autre bête affamée.

L’Âne appelle aussitôt le Chien à son secours.

Le Chien ne bouge, et dit : « Ami, je te conseille
De fuir en attendant que ton maître s’éveille ;
Il ne saurait tarder : détale vite, et cours.
Que si ce Loup t’atteint, casse-lui la mâchoire :
On t’a ferré de neuf ; et, si tu veux m’en croire,
Tu l’étendras tout plat. » Pendant ce beau discours,
Seigneur Loup étrangla le Baudet sans remède.
Je conclus qu’il faut qu’on s’entraide.

Jean de La Fontaine Livre VIII, fable 17

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“Les Fables” de Jean de la Fontaine – n°67 – Le Chien qui porte au cou le dîné de son maître

Le Chien qui porte au cou le dîné de son maître

Nous n’avons pas les yeux à l’épreuve des belles,

Ni les mains à celle de l’or :
Peu de gens gardent un trésor
Avec des soins assez fidèles.
Certain Chien, qui portait la pitance au logis,
S’était fait un collier du dîné de son maître.
Il était tempérant plus qu’il n’eût voulu l’être
Quand il voyait un mets exquis :
Mais enfin il l’était et tous tant que nous sommes
Nous nous laissons tenter à l’approche des biens.

Chose étrange ! on apprend la tempérance aux chiens,

Et l’on ne peut l’apprendre aux hommes.
Ce Chien-ci donc étant de la sorte atourné,
Un mâtin passe, et veut lui prendre le dîné.
Il n’en eut pas toute la joie
Qu’il espérait d’abord : le Chien mit bas la proie,
Pour la défendre mieux n’en étant plus chargé.
Grand combat : D’autres chiens arrivent ;
Ils étaient de ceux-là qui vivent
Sur le public, et craignent peu les coups.

Notre Chien se voyant trop faible contre eux tous,

Et que la chair courait un danger manifeste,
Voulut avoir sa part ; Et lui sage : il leur dit :
Point de courroux, Messieurs, mon lopin me suffit :
Faites votre profit du reste.
A ces mots le premier il vous happe un morceau.
Et chacun de tirer, le mâtin, la canaille ;
A qui mieux mieux ; ils firent tous ripaille ;
Chacun d’eux eut part au gâteau.

Je crois voir en ceci l’image d’une Ville,

Où l’on met les deniers à la merci des gens.
Echevins, Prévôt des Marchands,
Tout fait sa main : le plus habile
Donne aux autres l’exemple ; Et c’est un passe-temps
De leur voir nettoyer un monceau de pistoles.
Si quelque scrupuleux par des raisons frivoles
Veut défendre l’argent, et dit le moindre mot,
On lui fait voir qu’il est un sot.
Il n’a pas de peine à se rendre :
C’est bientôt le premier à prendre.

Jean de La Fontaine Livre VIII, fable 7

Le chien qui porte au cou le diné de son maitre. J-B Oudry Source gallica .bnf.fr/BnF

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“Les Fables” de Jean de la Fontaine – n°66 – Le Chien qui lâche sa proie pour l’ombre

Le Chien qui lâche sa proie pour l’ombre

Chacun se trompe ici-bas :
On voit courir après l’ombre
Tant de fous, qu’on n’en sait pas
La plupart du temps le nombre.
Au Chien dont parle Ésope il faut les renvoyer.
Ce Chien, voyant sa proie en l’eau représentée,
La quitta pour l’image, et pensa se noyer ;
La rivière devint tout d’un coup agitée.
À toute peine il regagna les bords,
Et n’eut ni l’ombre ni le corps.

Jean de La Fontaine Livre VI, fable 17

Le chien qui lâche sa proie pour l’ombre. J-B Oudry Source gallica .bnf.fr/BnF

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“Les Fables” de Jean de la Fontaine – n°65 – L’âne et le petit Chien

L’Ane et le petit Chien

Ne forçons point notre talent,

Nous ne ferions rien avec grâce :
Jamais un lourdaud, quoi qu’il fasse,
Ne saurait passer pour galant.
Peu de gens, que le Ciel chérit et gratifie,
Ont le don d’agréer infus avec la vie.
C’est un point qu’il leur faut laisser,
Et ne pas ressembler à l’Ane de la Fable,
Qui pour se rendre plus aimable
Et plus cher à son maître, alla le caresser.

“Comment ? disait-il en son âme,

Ce Chien, parce qu’il est mignon,
Vivra de pair à compagnon
Avec Monsieur, avec Madame ;
Et j’aurai des coups de bâton ?
Que fait-il ? il donne la patte ;
Puis aussitôt il est baisé :
S’il en faut faire autant afin que l’on me flatte,
Cela n’est pas bien malaisé. ”

Dans cette admirable pensée,

Voyant son Maître en joie, il s’en vient lourdement,
Lève une corne toute usée,
La lui porte au menton fort amoureusement,
Non sans accompagner, pour plus grand ornement,
De son chant gracieux cette action hardie.
“Oh ! oh ! quelle caresse ! et quelle mélodie !
Dit le Maître aussitôt. Holà, Martin bâton! ”
Martin bâton accourt ; l’Ane change de ton.
Ainsi finit la comédie.

Jean de La Fontaine Livre IV, fable 5

L’ane et le petit chien. J-B Oudry Source gallica .bnf.fr/BnF

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“Les Fables” de Jean de la Fontaine – n°42 – Le Loup et le Chien maigre

Le Loup et le Chien maigre

Autrefois Carpillon fretin
Eut beau prêcher, il eut beau dire ;
On le mit dans la poêle à frire.
Je fis voir que lâcher ce qu’on a dans la main,
Sous espoir de grosse aventure,
Est imprudence toute pure.
Le Pêcheur eut raison ;
Carpillon n’eut pas tort.
Chacun dit ce qu’il peut pour défendre sa vie.
Maintenant il faut que j’appuie
Ce que j’avançai lors de quelque trait encor.
Certain Loup, aussi sot que le pêcheur fut sage,
Trouvant un Chien hors du village,
S’en allait l’emporter ; le Chien représenta
Sa maigreur : Jà ne plaise à votre seigneurie
De me prendre en cet état-là ;
Attendez, mon maître marie
Sa fille unique. Et vous jugez
Qu’étant de noce, il faut, malgré moi que j’engraisse.
Le Loup le croit, le Loup le laisse.
Le Loup, quelques jours écoulés,
Revient voir si son Chien n’est point meilleur à prendre.
Mais le drôle était au logis.
Il dit au Loup par un treillis :
Ami, je vais sortir. Et, si tu veux attendre,
Le portier du logis et moi
Nous serons tout à l’heure à toi.
Ce portier du logis était un Chien énorme,
Expédiant les Loups en forme.
Celui-ci s’en douta. Serviteur au portier,
Dit-il ; et de courir. Il était fort agile ;
Mais il n’était pas fort habile :
Ce Loup ne savait pas encor bien son métier.

Jean de La Fontaine Livre IX, fable 10

Le loup et le chien maigre. J-B Oudry Source gallica .bnf.fr/BnF

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“Les Fables” de Jean de la Fontaine – n°30 – Le Loup et le Chien

Le Loup et le Chien

Un Loup n’avait que les os et la peau,

Tant les chiens faisaient bonne garde.
Ce Loup rencontre un Dogue aussi puissant que beau,
Gras, poli, qui s’était fourvoyé par mégarde.
L’attaquer, le mettre en quartiers,
Sire Loup l’eût fait volontiers ;
Mais il fallait livrer bataille,
Et le Mâtin était de taille
A se défendre hardiment.

Le Loup donc l’aborde humblement,

Entre en propos, et lui fait compliment
Sur son embonpoint, qu’il admire.
“Il ne tiendra qu’à vous beau sire,
D’être aussi gras que moi, lui repartit le Chien.
Quittez les bois, vous ferez bien :
Vos pareils y sont misérables,
Cancres, hères, et pauvres diables,
Dont la condition est de mourir de faim.

Car quoi ? rien d’assuré : point de franche lippée :

Tout à la pointe de l’épée.
Suivez-moi : vous aurez un bien meilleur destin. ”
Le Loup reprit : “Que me faudra-t-il faire ?
– Presque rien, dit le Chien, donner la chasse aux gens
Portants bâtons, et mendiants ;
Flatter ceux du logis, à son Maître complaire :
Moyennant quoi votre salaire
Sera force reliefs de toutes les façons :
Os de poulets, os de pigeons,
Sans parler de mainte caresse. ”
Le Loup déjà se forge une félicité
Qui le fait pleurer de tendresse.

Chemin faisant, il vit le col du Chien pelé.

“Qu’est-ce là ? lui dit-il. – Rien. – Quoi ? rien ? – Peu de chose.
– Mais encor ? – Le collier dont je suis attaché
De ce que vous voyez est peut-être la cause.
– Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas
Où vous voulez ? – Pas toujours ; mais qu’importe ?
– Il importe si bien, que de tous vos repas
Je ne veux en aucune sorte,
Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor. ”
Cela dit, maître Loup s’enfuit, et court encor.

Jean de La Fontaine Livre I, fable 5 

Le Loup et le Chien, J-B Oudry. Source gallica.bnf.fr / BnF