9 juin 1660 : célébration du mariage de Louis XIV et de Marie-Thérèse à Saint-Jean-de-Luz
Négocié en même temps que le traité des Pyrénées – qui signe la paix entre la France et l’Espagne – signé le 7 novembre 1659, le mariage de Louis XIV et de Marie-Thérèse est finalement célébré le 9 juin 1660 dans l’Église de Saint-Jean-de-Luz.
« La duchesse de Navailles habilla [l’Infante] le lendemain matin, 9 juin, et eut du mal à faire tenir la couronne fermée sur sa tête. On lui mit son habit royal semé de fleurs de lys d’or. Le roi avait un habit noir et pas de pierreries. Ils vont à l’église par une galerie que l’on avait faite traversant la rue ; allant de la maison de la reine à l’église. Au mariage de Saint-Jean-de-Luz (célébré par l’évêque de Bayonne), Mademoiselle porta l’offrande, Melle d’Alençon et de Valois et la princesse de Carignan portèrent la queue de la reine, vêtue de toile d’argent couverte de pierreries » (Montglat, Mémoires).
Anne d’Autriche, mère de Louis XIV et tante de Marie-Thérèse, est si heureuse « et si belle qu’à cinquante-neuf ans elle aurait quasi pu disputer de beauté avec la reine sa nièce » (Mme de Motteville, Mémoires). La cérémonie dure deux heures par une chaleur étouffante.
Le soir même, le mariage est consommé, condition mise au paiement de la dot.
« Quand il fut nuit, l’Infante-reine quitta la maison de la reine-mère et alla chez le roi, conduite par le roi, par la Reine-mère et par Monsieur. Ils soupèrent en public et aussitôt le roi demanda à se coucher, et la reine les larmes aux yeux dit à la reine-mère : il est trop tôt, mais quand on lui dit que le roi était déshabillé, elle s’assit pour en faire autant. Elle se déshabilla sans faire nulle façon et quand on lui dit que le roi l’attendait elle dit : vite, vite, le roi m’attend. Et tous deux se couchèrent avec la bénédiction de leur mère » (Mme de Motteville, Mémoires).
De cette union, naît un fils en 1661 ; la continuité de la monarchie est assurée.
Parfaitement consciente des enjeux politiques des mariages à cette époque, Elisabeth-Charlotte von der Pfalz, épouse de Monsieur, frère de Louis XIV, rappelle à la raugrave Amelise dans une lettre du 16 avril 1699 que « les mariages sont comme la mort ; l’heure et le temps en sont marqués, on n’y échappe point. Tel Notre Seigneur Dieu l’a-t-il voulu, tel faut-il qu’il se fasse ».