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H.-P. Lovecraft – “Août”

“Août” de Howard Philipps Lovecraft

 

Viens, mois riche et doux, dont les charmes épanouis

Sur les prés et les bois répandent leur grâce ;

Dont l’ardeur réchauffe toutes les vallées,

Et réjouis le front reconnaissant de la montagne.

 

Le blé qui ondule là-bas dans le champ,

Comblé, possède ton chaleureux rayon,

Tandis que les plaines de trèfle en adoration exhalent

Le libre encens du foin frais coupé.

 

Le ciel revêt un bleu plus ravissant ;

Le soleil chevauche fièrement le signe de la Vierge ;

L’alouette à l’aube chante plus suavement ;

Le ruisseau étincelle d’un cristal plus pur,

 

Le bosquet fleuri avec une profusion tropicale,

Et l’été règne en souverain ;

Précieux est le don des heures matinales

Bien qu’à présent chacune soit à son apogée.

 

Aux jeunes poètes je laisse le printemps ;

Le divin juin aux amants qui soupirent

Mais au milieu de joies plus mûres je voudrais vivre,

Et je choisis pour miens les jours d’août !

 

Traduit de l’américain par Simone Lamblin

Lovecraft, t. 2, Bouquins, Robert Laffont, p. 988

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Gazette de Soracha n° 13 – Louise de La Vallière

Louise de la Baume Le Blanc, duchesse de La Vallière, première maîtresse de Louis XIV, est née le 6 août 1644.

« C’était une petite violette qui se cachait sous l’herbe, et qui était honteuse d’être maîtresse, d’être mère, d’être duchesse. Jamais il n’y en aura sur ce moule-là » (Mme de Sévigné).

Louise de la Valliere

Jean Nocret, Louise de la Vallière.

Résumé. – En juillet 1661, Louise de La Baume Le Blanc devient, à 17 ans, la maîtresse du roi. Louise est follement éprise de Louis : « elle ne songeait qu’à être aimé du roi et à l’aimer » (Mme de La Fayette). Après la mort de la reine-mère Anne d’Autriche, en 1666, elle devient la maîtresse officielle de Louis XIV. Puis son prestige diminue et, de 1667 à 1674, la jeune femme se voit contrainte de partager son titre de favorite du roi avec Madame de Montespan qui l’a supplantée auprès du roi. Le 3 juin 1674, Louise entre au Carmel de l’Incarnation et devient, l’année suivante, sœur Louise de la Miséricorde. Elle s’éteint le 6 juin 1710 après 35 ans de vie religieuse.

 

 

Une jeunesse heureuse.- Françoise-Louise, appelée Louise, est née à Tours le 6 août 1644 dans une famille de petite noblesse. Elle passe son enfance à Reugny dans la campagne tourangelle où elle reçoit une éducation soignée. Après le décès de son père en 1651, sa mère se remarie avec le premier maître d’hôtel de Gaston d’Orléans. Après avoir passé sa vie à comploter contre son frère Louis XIII et à attiser la fronde contre son neveu Louis XIV, Gaston d’Orléans, s’est installé à Blois dans une retraite-exil. Une petite cour s’est formée autour de son épouse Marguerite de Lorraine et de ses trois filles, Marguerite-Louise d’Orléans, Elisabeth dite Melle d’Alençon, et Françoise-Madeleine dite Melle de Valois. Parmi les demoiselles d’honneur, Louise de La Vallière apprend les bonnes manières et parfait son éducation.

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La Gazette de Soracha n° 12 – Martyre de Blandine en 177 à Lyon

Le martyre de Blandine, esclave chrétienne, a lieu du 1er au 3 août 177 dans l’amphithéâtre à Lyon.

Lion. Détail de l'Afrique. Versailles

Lion léchant le pied d’une femme. Détail de la statue L’Afrique de Sybraique et Cornu, parterre du Nord, Jardins de Versailles. ©Le Rat/Soracha.

Le christianisme a très probablement pénétré en Gaule méridionale dès le Ier siècle. Le premier témoignage de l’existence d’une communauté chrétienne à Lyon date de 177 : c’est la Lettre des chrétiens de Vienne et de Lyon à leurs frères d’Asie. Cette lettre, envoyée en Asie Mineure, a été rédigée par un anonyme relatant la persécution dont ces chrétiens furent victimes avec leur premier évêque Pothin.

Des copies de cette lettre ont circulé en Orient et l’une d’entre elles a été conservée dans la bibliothèque chrétienne de Césarée de Palestine et a été publiée, en l’an 300 environ, par Eusèbe, prêtre de cette ville, dans son Histoire ecclésiastique (V, I, 3-63 ; 2, 1-8 ; 3, 1-3).

En 177, l’empereur Marc Aurèle prend un rescrit contre les chrétiens et ordonne de punir ceux qui troublent le peuple par l’introduction de nouveaux cultes. Les arrestations se multiplient dans la communauté à Lyon :

« Tout d’abord, ils endurèrent généreusement les sévices que la foule ameutée multipliait contre eux. Hués, frappés, traînés à terre, dépouillés, lapidés, séquestrés, ils subirent tout ce qu’une populace enragée se plaît à infliger à des adversaires et à des ennemis. Puis on les fit monter au forum. Interrogés devant le peuple par le tribun et les premiers magistrats de la ville, ils confessèrent leur foi ; ils furent ensuite enfermés dans la prison jusqu’à l’arrivée du légat. Plus tard, ils furent conduits devant le légat et cet homme usa de toute la cruauté habituelle à notre égard ».

Eusèbe n’a transmis dans ses extraits que neufs noms de martyrs, parmi lesquels l’évêque Pothin, âgé de 90 ans qui meurt en prison, et Blandine, jeune esclave, qui ne se renie pas et est envoyée dans l’amphithéâtre.

Dans le grand sanctuaire des Trois-Gaules situé au sommet de la colline de la Croix-Rousse, les délégués des 60 peuples gaulois se réunissent, à compter du 1er août de chaque année, en l’honneur du culte impérial. L’amphithéâtre sert de cadre aux jeux donnés à cette occasion. Les délégués prennent place aux premiers rangs et le grand-prêtre des Trois Gaules siège dans la loge d’honneur.

C’est à l’occasion des jeux donnés les 1er, 2 et 3 août 177 qu’eut lieu le martyre de Blandine :

Le premier jour, Blandine « fut suspendue à un poteau et exposée pour être la pâture des bêtes lâchées contre elle … et ce jour-là, aucune des bêtes ne la toucha ; elle fut détachée du poteau, ramenée dans la prison et gardée pour un autre combat » (Eusèbe, Hist. Eccl., V, 1, 41-42).

Le troisième jour, dernier jour des jeux, Blandine est à nouveau conduite dans l’arène : « Après les fouets, après les fauves, après le gril, elle fut finalement jetée dans un filet et livrée à un taureau. Longtemps elle fut projetée par l’animal, mais elle ne sentait rien de ce qui lui arrivait, à cause de l’espérance et de l’attente de ce en quoi elle avait cru et de sa conversion avec le Christ : elle fut sacrifiée elle aussi ; et les païens eux-mêmes avouaient que jamais chez eux une femme n’avait souffert d’aussi grandes et d’aussi nombreuses tortures » (Eusèbe, Hist. Eccl., V, 1, 56).

 

 

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Une exposition : Rétrospective “David Hockney” au Centre Pompidou

La rétrospective « David Hockney » est présentée au Centre Pompidou jusqu’au 23 octobre 2017

Portrait of an Artist (Pool with Two Figures), 1972 [Portait d’un artiste (Piscine avec deux personnages)] Acrylique sur toile, 213,5 x 305 cm © David Hockney. Photo : Art Gallery of New South Wales / Jenni Carter Lewis Collection

Bat, Pompona et moi avons été séduits par la rétrospective « David Hockney » au Centre Pompidou. En cette saison estivale, profitez de la fermeture tardive de Beaubourg (21heures pour les expositions) pour visiter l’exposition et admirer le coucher de soleil sur Paris.

L’exposition célèbre les quatre-vingts ans de l’artiste et offre un panorama très complet du parcours artistique de David Hockney jusqu’à ses œuvres les plus récentes.

Comme l’explique Marco Livingtone, « par-delà ses démonstrations de versatilité, ses expérimentations stylistiques, ses recherches techniques et visuelles, l’œuvre de David Hockney a manifesté la constance de son attachement à la figure humaine pendant plus de soixante ans » (extrait du Catalogue de l’exposition). Et c’est sans doute l’une des raisons qui rend ses tableaux si attachants, voire émouvants.  Bat et Pompona ont été tout à fait séduites.

Bat a particulièrement été sensible à la série A rake’s Progress réalisée au début des années 1960 qui font l’écho à la suite gravée entre 1733 et 1736 par William Hogarth retraçant les épisodes de La Carrière d’un libertin. Et elle a particulièrement aimé I’m in the Mood for love – le côté diablotin sans doute – qui illustre de manière très humoristique la découverte de son homosexualité par Hockney et le côté métropole corruptrice de New York.

Hockney refuse de se limiter à un style donné, ce qui a fini par séduire par Pompona. Ce qui n’était pas gagné car je l’avais interrompue dans sa lecture de Madeleine de Scudéry pour l’entraîner voir l’exposition et elle était plus que bougonne ! Mais la série des portraits a achevé de lui redonner sa bonne humeur habituelle et Pompona nous a même inventé au pied levé un conte devant le tableau M. and Mrs Clark and Percy, Percy étant un chat blanc assis de dos sur les genoux de son maître. Comme le dit Hockney, « la création artistique est un acte de partage ».

Pour ma part, j’ai été fasciné par toutes les recherches de Hockney sur l’image : d’abord son utilisation d’un appareil polaroïd – et notamment Walking in the zen garden at the Ryoanji Temple -, puis ses expérimentations initiées avec ses collages d’images et son incroyable installation Four Season ; enfin sa production d’images numériques.

« Dans sa peinture, David Hockney ne s’est jamais préoccupé d’atteindre la vraisemblance, la « vérité »
du « réalisme ». Les seules « vérités » auxquelles il aspire concernent le regard, notre façon de voir,
le monde et les moyens les plus adaptés à la représentation des espaces émotionnels produits par le regard ». (Andrew Wilson, extrait du Catalogue de l’exposition).

Et le résultat est extraordinaire !

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Victor Hugo, Le Rhin, Lettres à un ami, Lettre XIX (extraits)

Incendie – Combat de l’eau et du feu

… Au premier moment, quand on se voit comme enveloppé dans cette monstrueuse caverne de feu où tout flambe, reluit, pétille, crie, souffre, éclate et croule, on ne peut se défendre d’un mouvement d’anxiété, il semble que tout est perdu et que rien ne saura lutter contre cette force affreuse qu’on appelle le feu ; mais, dès que les pompes arrivent, on reprend courage.
On ne peut se figurer avec quelle rage l’eau attaque son ennemi. A peine la pompe, ce long serpent qu’on entend haleter en bas dans les ténèbres, a-t-elle passé au-dessus du mur sombre son cou effilé et fait étinceler dans la flamme sa fine tête de cuivre, qu’elle crache avec fureur un jet d’acier liquide sur l’épouvantable chimère à mille têtes. Le brasier, attaqué à l’improviste, hurle, se dresse, bondit effroyablement, ouvre d’horribles gueules pleines de rubis, et lèche de ses innombrables langues toutes les portes et toutes les fenêtres à la fois. La vapeur se mêle à la fumée ; des tourbillons blancs et des tourbillons noirs s’en vont à tous les souffles du vent, et se tordent et s’étreignent dans l’ombre sous les nuées. Le sifflement de l’eau répond au mugissement du feu. Rien n’est plus terrible et plus grand que cet ancien et éternel combat de l‘hydre et du dragon.
La force de la colonne d’eau lancée par la pompe est prodigieuse. Les ardoises et les briques qu’elle touche se brisent et s’éparpillent comme des écailles. Quand la charpente en feu s’est écroulée, magnifique moment où le panache écarlate de l’incendie a été remplacé, au milieu d’un bruit terrible, par une immense et haute aigrette d’étincelles, une cheminée est restée debout sur la maison comme une espèce de petite tour de pierre. Un jet de pompe l’a jetée dans le gouffre. …

Victor Hugo, Le Rhin, Lettres à un ami, Lettre XIX (extraits).

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La Gazette de Soracha – n° 11 – Manière de montrer les jardins

Des manières de montrer les Jardins de Versailles

La première version de la Manière de montrer les jardins de Versailles est tracée par Louis XIV le 19 juillet 1689 à 6 heures du soir, à l’occasion de la visite de la reine d’Angleterre Marie-Béatrix d’Este, épouse de Jacques II, en exil en France.

Plan des jardins de Versailles.

« Mardi 19 – La Reine d’Angleterre vint ici voir les eaux, dont elle n’avait vu que la moindre partie. En l’attendant le Roi fit faire l’exercice à ses mousquetaires dans la cour ; il y eut une grande collation au Marais et une autre aux Trois-Fontaines. La Reine partit de la fontaine de Neptune » (Dangeau).

La première version de la Manière de montrer les jardins de Versailles – sur les six rédigées entre 1689 et 1705 par Louis XIV –  est aussi la plus courte.

Suivez le  parcours en visualisant les bosquets et bassins tels qu’ils sont aujourd’hui. Bonne promenade!

 

« En sortant des bains [c’est-à-dire du château], aller sur le milieu de l’Orangerie [Orangerie aujourd’hui] ; après du côté du Labyrinthe [bosquet de la reine aujourd’hui], y faire une pause pour considérer les orangers et le château.

Passer sur le haut de Latone [bassin de Latone aujourd’hui], y faire une pause, aller au Marais [Bosquet des bains d’Apollon aujourd’hui], où il y aura du fruit et des glaces. Descendre à Cérès [Bassin de Cérès aujourd’hui] et à Flore [Bassin de Flore aujourd’hui].

Entrer aux bains d’Apollon [Bosquet des Dômes aujourd’hui], en faire le tour. Aller à l’Encellade [Bosquet de l’Encelade aujourd’hui], sortir par en bas pour aller à la salle du Conseil [Bosquet de l’Obélisque aujourd’hui].

Revenir passer à Flore [Bassin de Flore aujourd’hui]. Entrer à la Montagne [Bosquet de l’Étoile aujourd’hui]. Aller au Théâtre [Bosquet du Théâtre d’eau aujourd’hui] passant par Cérès. [Bassin de Cérès aujourd’hui] Venir repasser devant le Marais [Bosquet des bains d’Apollon aujourd’hui] sans y entrer.

Aller aux trois fontaines [Bosquet des Trois Fontaines aujourd’hui] par le haut, y faire trouver des glaces. Descendre pour aller à Neptune [Bassin de Neptune aujourd’hui], faire le tour du Dragon [Le Dragon aujourd’hui]. Entrer à l’arc de triomphe [Bosquet de l’arc de Triomphe aujourd’hui].

Repasser à Neptune [Bassin de Neptune aujourd’hui], faire le tour en dehors, faire trouver les carrosses à la grille qui va à Trianon “.

Ce premier parcours ne comprend que le Parterre d’Eau et les bosquets de la partie nord du Parc. Louis XIV  ignore  les sculptures et vases qui ornent le parc pour ne décrire que  des lieux et  l’atmosphère de grandeur qui émane de ces lieux.

 

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La Gazette de Soracha – n°10 – Louis XIV à Sceaux, 12 juillet 1677

Le 12 juillet 1677, Colbert reçoit Louis XIV dans sa belle demeure de Sceaux.

Sceaux

Sceaux au coucher de soleil. ©Le Rat/Soracha.

Le château a été aménagé par Le Brun et les jardins par Le Nôtre. Recevoir le roi-soleil est un exercice périlleux : chacun a en mémoire la réception du roi par Fouquet à Vaux-le-Vicomte et la disgrâce de l’Intendant des finances. Colbert s’en sort admirablement: visite des appartements d’abord où règne la propreté – ce qui est rare à l’époque -, promenade dans les jardins magnifiques où est joué le prologue de l’opéra Hermione de Lully, souper et feu d’artifice, puis représentation de Phèdre de Racine dans l’Orangerie avec des décors de Le Brun.

En sortant, le roi voit toute la population qui l’acclame. Et pour cause, Colbert a pris soin d’annoncer le matin matin qu’il prendra à sa charge la moitié de l’impôt (la Taille) pour l’année.

Louis XIV dit à son ministre qu’il ne s’est jamais autant diverti.

“Une fête somptueuse, sans faste et abondante en toutes choses sans qu’il y eut rien de superflu” (Le Mercure galant, 31 juillet 1677, p. 140-148).

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La Gazette de Soracha – n° spécial – Divertissements de 1674

Divertissements de Versailles donnés par Louis XIV du 4 juillet au 31 août 1674 à l’occasion de la conquête de la Franche-Comté.

Bosquet theatre deau

Bosquet du Théâtre d’eau – Domaine de Versailles. ©Le Rat/ Soracha

Après la fête des Plaisirs de l’île enchantée de 1664 et le Grand Divertissement de 1668, le divertissement de 1674 est le troisième et dernier des grands divertissements donnés par Louis XIV, extraordinaire par sa magnificence et son luxe.

4 juillet 1674 : pour la première journée, les invités du roi-soleil ont assisté à la représentation d’Alceste de Lully dans la cour de marbre avant de faire medianoche.


Au cours de la deuxième journée – 11 juillet 1674 -, les invités entendent et admirent L’Eglogue de Versailles de Quinault et Lully avant de prendre une collation dans un bosquet.

« Le 11, leurs Majestés accompagnées de Monseigneur le Dauphin, de Monsieur, de Madame, et de toute la Cour, prirent ici le divertissement de l’Eglogue en musique, dans les allées du Trianon : d’où elles retournèrent à la promenade au Parc, sur les dix heures du soir, puis se rendirent à la salle des Banquets, où la collation était préparée avec beaucoup de magnificence » (Gazette, n°83, 14 juillet 1674, p. 678).

Au cours de la troisième journée – 19 juillet 1674 – le roi donne une collation à la Ménagerie. Les invités traversent le Grand Canal en gondoles et assistent à une représentation du Malade imaginaire de Molière devant la grotte de Thétis.

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Une exposition : “Golem !” au mahJ

L’exposition “Golem! Avatars d’une légende d’argile” est présentée au musée d’art et d’histoire du Judaïsme jusqu’au 16 juillet 2017

niki de saint phalle

Niki de Saint Phalle Maquette pour Le Golem 1972 Plâtre, 64 × 114 × 118 cm Jerusalem, Israel Museum © 2017 Niki Charitable Art Foundation / Adagp, Paris

Le Rat, Pompona et moi avons beaucoup apprécié l’exposition “Golem! Avatars d’une légende d’argile”. Il vous reste huit jours pour la voir. Courez-y!

Le Golem est un être d’argile animé à l’aide de lettres sacrées. C’est l’un des mythes juifs les plus célèbres et l’une des figures majeures de la littérature fantastique. Être miraculeux et monstrueux à la fois, il oscille entre humanité et inhumanité, entre protection et menace.

Cette légende juive médiévale opère encore aujourd’hui dans un imaginaire mondialisé. L’exposition nous présente cette figure du golem dans les arts visuels à travers un parcours mêlant peinture, dessin, photographie, théâtre, littérature, bande dessinée et jeu vidéo.

Le Rat est resté scotché devant la vidéo de Jakob Gautel, Matière Première (1999) : deux mains, une boule d’argile qui se transforme petit à petit en être humain pour redevenir boule d’argile. Ou comment l’artiste donne vie à la matière inerte.

Dans le même espace, Pompona écoutait le Golem de Jorge Luis Borges, lu lui-même. Regarder la vidéo de Jakob Gautel en écoutant Borges est une expérience magique. Croyez-moi et allez la vivre.

Nivinski

Ignati Nivinski, Esquisse pour les costumes de la pièce Le Golem de H. Leivick, 1925 Crayon, aquarelle, tempera sur papier, 23 × 15 cm. Moscou, Archives nationales russes de littérature et d’art

Nous avons tous les trois beaucoup aimé la salle présentant les esquisses de costumes et de personnages réalisées par Ignati Nivinski (1881-1933) pour la pièce de H. Leivick le Golem. Poème dramatique en huit scènes : poissons, oiseaux, drôles de bonhommes, un univers imaginaire poétique très sympathique et inspirant.

Pour ma part, j’ai adoré l’exposition. Rien de tel que le fantastique pour sortir de son quotidien et vivre un moment fabuleux et extraordinaire.

Et poursuivez cette aventure en lisant le thriller de Jonathan Kellerman et de Jesse Kellerman, Le Golem d’Hollywood (titré également Que la bête s’éveille).

 

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La Gazette de Soracha – n°9 – Mariage de Louis XIV et de Marie-Thérèse

9 juin 1660 : célébration du mariage de Louis XIV et de Marie-Thérèse à Saint-Jean-de-Luz

Mariage de Louis XIV

Jacques Laumosnier. Mariage de Louis XIV et de Marie-Thérèse. Musée de Tessée Le Mans

Négocié en même temps que le traité des Pyrénées – qui signe la paix entre la France et l’Espagne –  signé le 7 novembre 1659, le mariage de Louis XIV et de Marie-Thérèse est finalement célébré le 9 juin 1660 dans l’Église de Saint-Jean-de-Luz.

« La duchesse de Navailles habilla [l’Infante] le lendemain matin, 9 juin, et eut du mal à faire tenir la couronne fermée sur sa tête. On lui mit son habit royal semé de fleurs de lys d’or. Le roi avait un habit noir et pas de pierreries. Ils vont à l’église par une galerie que l’on avait faite traversant la rue ; allant de la maison de la reine à l’église. Au mariage de Saint-Jean-de-Luz (célébré par l’évêque de Bayonne), Mademoiselle porta l’offrande, Melle d’Alençon et de Valois et la princesse de Carignan portèrent la queue de la reine, vêtue de toile d’argent couverte de pierreries » (Montglat, Mémoires).

Anne d’Autriche, mère de Louis XIV et tante de Marie-Thérèse, est si heureuse « et si belle qu’à cinquante-neuf ans elle aurait quasi pu disputer de beauté avec la reine sa nièce » (Mme de Motteville, Mémoires). La cérémonie dure deux heures par une chaleur étouffante.

Le soir même, le mariage est consommé, condition mise au paiement de la dot.

« Quand il fut nuit, l’Infante-reine quitta la maison de la reine-mère et alla chez le roi, conduite par le roi, par la Reine-mère et par Monsieur. Ils soupèrent en public et aussitôt le roi demanda à se coucher, et la reine les larmes aux yeux dit à la reine-mère : il est trop tôt, mais quand on lui dit que le roi était déshabillé, elle s’assit pour en faire autant. Elle se déshabilla sans faire nulle façon et quand on lui dit que le roi l’attendait elle dit : vite, vite, le roi m’attend. Et tous deux se couchèrent avec la bénédiction de leur mère » (Mme de Motteville, Mémoires).

De cette union, naît un fils en 1661 ; la continuité de la monarchie est assurée.

Parfaitement consciente des enjeux politiques des mariages à cette époque, Elisabeth-Charlotte von der Pfalz, épouse de Monsieur, frère de Louis XIV, rappelle à la raugrave Amelise dans une lettre du 16 avril 1699 que  « les mariages sont comme la mort ; l’heure et le temps en sont marqués, on n’y échappe point. Tel Notre Seigneur Dieu l’a-t-il voulu, tel faut-il qu’il se fasse ».