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La Gazette de Soracha – n°10 – Louis XIV à Sceaux, 12 juillet 1677

Le 12 juillet 1677, Colbert reçoit Louis XIV dans sa belle demeure de Sceaux.

Sceaux

Sceaux au coucher de soleil. ©Le Rat/Soracha.

Le château a été aménagé par Le Brun et les jardins par Le Nôtre. Recevoir le roi-soleil est un exercice périlleux : chacun a en mémoire la réception du roi par Fouquet à Vaux-le-Vicomte et la disgrâce de l’Intendant des finances. Colbert s’en sort admirablement: visite des appartements d’abord où règne la propreté – ce qui est rare à l’époque -, promenade dans les jardins magnifiques où est joué le prologue de l’opéra Hermione de Lully, souper et feu d’artifice, puis représentation de Phèdre de Racine dans l’Orangerie avec des décors de Le Brun.

En sortant, le roi voit toute la population qui l’acclame. Et pour cause, Colbert a pris soin d’annoncer le matin matin qu’il prendra à sa charge la moitié de l’impôt (la Taille) pour l’année.

Louis XIV dit à son ministre qu’il ne s’est jamais autant diverti.

“Une fête somptueuse, sans faste et abondante en toutes choses sans qu’il y eut rien de superflu” (Le Mercure galant, 31 juillet 1677, p. 140-148).

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La Gazette de Soracha – n° spécial – Divertissements de 1674

Divertissements de Versailles donnés par Louis XIV du 4 juillet au 31 août 1674 à l’occasion de la conquête de la Franche-Comté.

Bosquet theatre deau

Bosquet du Théâtre d’eau – Domaine de Versailles. ©Le Rat/ Soracha

Après la fête des Plaisirs de l’île enchantée de 1664 et le Grand Divertissement de 1668, le divertissement de 1674 est le troisième et dernier des grands divertissements donnés par Louis XIV, extraordinaire par sa magnificence et son luxe.

4 juillet 1674 : pour la première journée, les invités du roi-soleil ont assisté à la représentation d’Alceste de Lully dans la cour de marbre avant de faire medianoche.


Au cours de la deuxième journée – 11 juillet 1674 -, les invités entendent et admirent L’Eglogue de Versailles de Quinault et Lully avant de prendre une collation dans un bosquet.

« Le 11, leurs Majestés accompagnées de Monseigneur le Dauphin, de Monsieur, de Madame, et de toute la Cour, prirent ici le divertissement de l’Eglogue en musique, dans les allées du Trianon : d’où elles retournèrent à la promenade au Parc, sur les dix heures du soir, puis se rendirent à la salle des Banquets, où la collation était préparée avec beaucoup de magnificence » (Gazette, n°83, 14 juillet 1674, p. 678).

Au cours de la troisième journée – 19 juillet 1674 – le roi donne une collation à la Ménagerie. Les invités traversent le Grand Canal en gondoles et assistent à une représentation du Malade imaginaire de Molière devant la grotte de Thétis.

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La Gazette de Soracha – n°9 – Mariage de Louis XIV et de Marie-Thérèse

9 juin 1660 : célébration du mariage de Louis XIV et de Marie-Thérèse à Saint-Jean-de-Luz

Mariage de Louis XIV

Jacques Laumosnier. Mariage de Louis XIV et de Marie-Thérèse. Musée de Tessée Le Mans

Négocié en même temps que le traité des Pyrénées – qui signe la paix entre la France et l’Espagne –  signé le 7 novembre 1659, le mariage de Louis XIV et de Marie-Thérèse est finalement célébré le 9 juin 1660 dans l’Église de Saint-Jean-de-Luz.

« La duchesse de Navailles habilla [l’Infante] le lendemain matin, 9 juin, et eut du mal à faire tenir la couronne fermée sur sa tête. On lui mit son habit royal semé de fleurs de lys d’or. Le roi avait un habit noir et pas de pierreries. Ils vont à l’église par une galerie que l’on avait faite traversant la rue ; allant de la maison de la reine à l’église. Au mariage de Saint-Jean-de-Luz (célébré par l’évêque de Bayonne), Mademoiselle porta l’offrande, Melle d’Alençon et de Valois et la princesse de Carignan portèrent la queue de la reine, vêtue de toile d’argent couverte de pierreries » (Montglat, Mémoires).

Anne d’Autriche, mère de Louis XIV et tante de Marie-Thérèse, est si heureuse « et si belle qu’à cinquante-neuf ans elle aurait quasi pu disputer de beauté avec la reine sa nièce » (Mme de Motteville, Mémoires). La cérémonie dure deux heures par une chaleur étouffante.

Le soir même, le mariage est consommé, condition mise au paiement de la dot.

« Quand il fut nuit, l’Infante-reine quitta la maison de la reine-mère et alla chez le roi, conduite par le roi, par la Reine-mère et par Monsieur. Ils soupèrent en public et aussitôt le roi demanda à se coucher, et la reine les larmes aux yeux dit à la reine-mère : il est trop tôt, mais quand on lui dit que le roi était déshabillé, elle s’assit pour en faire autant. Elle se déshabilla sans faire nulle façon et quand on lui dit que le roi l’attendait elle dit : vite, vite, le roi m’attend. Et tous deux se couchèrent avec la bénédiction de leur mère » (Mme de Motteville, Mémoires).

De cette union, naît un fils en 1661 ; la continuité de la monarchie est assurée.

Parfaitement consciente des enjeux politiques des mariages à cette époque, Elisabeth-Charlotte von der Pfalz, épouse de Monsieur, frère de Louis XIV, rappelle à la raugrave Amelise dans une lettre du 16 avril 1699 que  « les mariages sont comme la mort ; l’heure et le temps en sont marqués, on n’y échappe point. Tel Notre Seigneur Dieu l’a-t-il voulu, tel faut-il qu’il se fasse ».

 

 

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La Gazette de Soracha – n° 8 : Madame de Sévigné

Le 17 avril 1696, Madame de Sévigné est décédée à Grignan.

portrait-de-madame-de-sevigne

Portrait-de-madame-de-sevigne Claude Lefèbvre, Portrait de Madame de Sévigné, Musée Carnavalet.

Le 5 février 1626, Marie de Rabutin-Chantal naît place Royale – au 1bis de l’actuelle Place des Vosges -. Orpheline très jeune, elle est élevée par la famille de Coulanges, par ses grands-parents maternels ; puis après leur mort, son oncle devient son tuteur. En 1644, elle épouse le marquis de Sévigné, parent du Cardinal de Retz : « monsieur de Sévigny m’estime et ne m’aime point ; moi je l’aime et ne l’estime point ». En 1646, naît sa fille, Françoise Marguerite, « la plus jolie fille de France » selon Bussy-Rabutin.

Une femme de lettres. – Après la mort de son mari dans un duel en 1651, la jeune veuve fréquente les princes et la haute noblesse, anime les salons parisiens par son charme, son esprit et sa conversation. A l’hôtel de Rambouillet, elle côtoie toute la société qui fait l’agrément de Paris : le duc de la Rochefoucauld, auteur des Maximes, le cardinal de Retz qui aurait écrit pour elle ses Mémoires de la Fronde, la veuve Scarron – future Madame de Maintenon – et se lie d’amitié avec Madame de La Fayette et Madeleine de Scudéry.

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La Gazette de Soracha – n° 7 : 13 avril 1695 – Jean de La Fontaine

Le 13 avril 1695, le poète Jean de La Fontaine est décédé à Paris.

Jean de La Fontaine. ©Le Rat/Soracha.

« Monsieur de La Fontaine naquit à Château-Thierry en l’année 1621. Son père, maître des Eaux et Forêts de ce duché, le revêtit de sa charge dès qu’il fut capable de l’exercer, mais il y trouva si peu de goût, qu’il n’en fit la fonction, pendant plus de vingt années, que par complaisance. Il est vrai que son père eut pleine satisfaction sur une autre chose qu’il exigea de lui, qui fut qu’il s’appliquât à la poésie, car son fils y réussit au-delà de ce qu’il pouvait souhaiter » (Charles Perrault).

Un fidèle de Fouquet. – En 1658, Jean de La Fontaine s’installe à Paris et reçoit une pension de Fouquet, surintendant des Finances, à compter de l’année suivante. En 1661, il compose Le songe de Vaux, une féérie merveilleuse qui décrit les jardins et le château de Vaux. La Fontaine s’inspire de l’Hypnerotomachia Poliphili ou Le Songe de Poliphile, ouvrage attribué à Francesco Colonna, publié à Venise chez Alde Manuce en 1499. Connu en France par sa traduction de Jean Martin en 1546, Le Songe de Poliphile est lu et apprécié pendant tout le XVIIe siècle.

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La Gazette de Soracha – n°6 : 3 février 2017 – Gutenberg

 Le 3 février 1468, Johannes Gensfleich zur Laden zum Gutenberg – dit Gutenberg -, inventeur de génie, est décédé à Mayence.

Anonymous_portrait_of_Johannes_Gutenberg_dated_1440,_Gutenberg_MuseumNé à Mayence vers 1400, Gutenberg  s’est installé en 1434 à Strasbourg où il a fait son apprentissage dans l’orfèvrerie. Il travaille les métaux – alliages, ciselures –  et la taille des pierres précieuses.

Gutenberg cherche à reproduire plus rapidement et en plus grand nombre les manuscrits médiévaux – appelés codex – réalisés par les moines copistes. Il crée des caractères mobiles en métal, formé d’un alliage de plomb, d’antimoine et d’étain, qui s’apparentent à l’écriture gothique utilisée par les moines.

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La Gazette de Soracha – n° 5 : 20 janvier 2017 – Anne d’Autriche

Le 20 janvier 1666, Anne d’Autriche, dernière des grandes régentes de France, s’éteint aux petites heures du matin, “des suites d’une longue maladie” dirait-on aujourd’hui.

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Première alerte. – La reine a toujours eu une bonne santé. En1663, Anne tombe gravement malade pour la première fois à 62 ans : elle se plaint de lassitude dans les bras, de douleurs aux jambes, de nausées et surtout de fièvre. Pour la soigner, ses médecins la saignent tellement qu’elle s’évanouit. La reine finit par se rétablir.

Diagnostic sans espoir. – En mai 1664, Anne souffre d’une douleur au sein gauche, sent un nodule, mais ne dit rien. En novembre, elle veille jour et nuit Marie-Thérèse gravement malade. La reine mère est fatiguée et a un teint cireux. « Le cancer est à son commencement comme une verrue le plus souvent, en couleur et en consistance » explique Vallot, le médecin du roi.

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La Gazette de Soracha – n°4 : 15 janvier 2017 – Molière

15 janvier 1622 : baptême de Jean-Baptiste Poquelin

Jean-Baptiste Poquelin est né à Paris dans une riche famille bourgeoise commerçante.

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Nicolas Mignard. Molière dans le rôle de César, La Mort de Pompée de Corneille.

Les débuts de Molière. – Jean-Baptiste Poquelin fait ses études au collège de Clermont (actuel Lycée Louis-le-Grand) et grâce à son grand-père, découvre le théâtre à l’Hôtel de Bourgogne notamment. Après avoir obtenu sa licence de droit à Orléans, il rencontre Madeleine Béjart avec laquelle il décide de fonder une troupe et prend le pseudonyme de Molière en 1643.  Les débuts sont difficiles : Molière s’est endetté lourdement pour monter son premier théâtre : l’Illustre Théâtre. C’est un échec ; Molière est emprisonné pour dettes. A sa sortie de prison, il quitte Paris accompagné de Madeleine Béjart et d’une partie de la troupe et se produit dans le Languedoc et la vallée du Rhône.

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La Gazette de Soracha – n°3 : 12 janvier 2017 – Charles Perrault

12 janvier 1628 : naissance de Charles Perrault

« Je suis né le douzième janvier 1628, et né jumeau. Celui qui vint au monde quelques heures avant moi fut nommé François, et mourut six mois après. Je fus nommé Charles par mon frère le receveur général des finances, qui me tint sur les fonts avec Françoise Pepin, ma cousine ».

Ainsi commencent les Mémoires de ma vie de Charles Perrault.

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La Gazette de Soracha – n°2 : 6 janvier 2017 – La fuite à Saint-Germain-en-Laye (1649)

5 – 6 janvier 1649 : la nuit des rois.

Dans la nuit du 5 au 6 janvier 1649, profitant de la fête des rois et suivant les conseils de Mazarin, Anne d’Autriche quitte Paris et fuit à Saint-Germain-en-Laye avec ses deux enfants, le jeune Louis XIV et Philippe de France, frère cadet du roi.

Dans la soirée, Anne d’Autriche a décidé de tirer les rois pour divertir le jeune Roi. Les dames qui sont restées avec elle lui proposent de boire un peu d’hippocras, vin aux épices ; la Reine annonce qu’elle se rendra le lendemain au Val-de-Grâce et demande à ce qu’on fasse avancer les carrosses du roi, puis se déshabille pour se mettre au lit et les portes du Palais-Royal se ferment. La Reine prévient alors Mme de Beauvais, sa première femme de chambre, les capitaines des gardes et le maréchal de Villeroy, gouverneur de Louis XIV. Vers trois heures du matin, la Reine et ses enfants montent dans les carrosses pour fuir vers Saint-Germain-en-Laye accompagnés de Gaston d’Orléans, le prince de Condé et Mazarin.

« Nous avons à louer Dieu de la résolution que Sa Majesté prit de sortir de Paris, car la suite a fait voir clairement que nous nous y fussions trouvés bientôt enveloppés et que le complot était fait pour s’assurer de la personne du Roi » (Mazarin).

La Fronde dure jusqu’en 1652 et Louis XIV ne va jamais oublier ces années.

Sources : Dictionnaire de Louis XIV, sous la direction de Lucien Bély, Robert Laffont ; Fr. Bluche, Louis XIV, Hachette Littératures.